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La vie errante

La vie errante

Mes goûts et mes couleurs


Chansons de là où l'œil se pose - Juliette en concert

Publié par Thierry L. sur 6 Avril 2024, 12:45pm

Catégories : #Applaudi

Au théâtre, ce soir !

"Ronde du cul, frisée du tif" la Patronne tient salon sous le dais vaporeux d'un chapiteau forain.

Théâtreuse à gouaille, fine diseuse, virtuose du texte orfévri, Juliette égrène chansons graves et rieuses fariboles pour un public conquis par tant de profondeurs légères et de frivolités essentielles. 

Accompagnée de son quatuor de fanfare (le fidèle d'entre les fidèles Franck Steckar et les talentueux Christophe Devillers, Philippe Brochet et Bruno Grare), Mademoiselle Noureddine évoque aussi bien les ravages du cancer (l'émouvante La Perruque), la violence conjugale (la faussement aérienne Une petite robe noire) ou le harcèlement scolaire (la vengeresse Le Seigneur des mouches) que les affres ménagères (l'hilarante La Housse et la Couette), sa propre pépérophobie (la truculente Poivrons) ou d'éclatants hommages à, en vrac, Colette et ses chats, la race canine ou les putti de Raphaël (respectivement l'équivoque Litanies du Diable, la fraternelle La Madone des Clébards et la burlesque Le Congrès des Chérubins).

L'exigence de la parolière -chacun de ses textes crépite d'une intelligence et d'une culture remarquables- n'a d'équivalent que la prodigieuse créativité de la compositrice. Son piano partouze allègrement avec accordéon et clarinette, violoncelle et contrebasse, bugle et cajon, flûte et trombone, saxophones et percussions en une sarabande de sons et d'atmosphères qui accompagnent au mieux les univers de la chanteuse. On dévale les Escaliers de la vie, lit Dans le marc de Café, brimbale en Deux Chevaux (on admirera au passage le contraignant et impressionnant pantoum), nostalgise avec La boîte en fer blanc ou s'abîme dans la Météo marine.

En reprenant subtilement le subtil Lames, Juliette remercie de leur influence séminale sur sa carrière Pierre Philippe et Jean Guidoni. Pour finir, elle témoigne de sa gratitude aussi bien envers la rugueuse poésie de Jacques Brel (l'inquiétant Regarde bien, Petit) que celle plus tendre d'Anne Sylvestre (le flagrant Après le théâtre).

Une soirée confondante d'esprit et de plaisir. Juliette est comme le diable la fit... Irrésistible !

Chansons de là où l'œil se pose - Juliette en concert
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