Comédie en cinq actes et en vers, Le dépit amoureux nous conte une rivalité sentimentale entre Éraste et Valère qui se déchirent le cœur de la belle Lucile, tandis que leurs valets respectifs Gros-René et Mascarille lorgnent, eux, sur les appâts de l'accorte Marinette. Tout finira évidemment par s'arranger pour chacun des jeunes amants.
Le nœud (?) de la pièce repose sur une énormité : pour une obscure affaire d'héritage, un changement de sexe a transformé la charmante Dorothée en un sémillant jeune garçon. Le bel Ascagne cache donc, depuis son enfance, de doux attributs féminins sous l'équipage viril d'un jeune gandin !
Si les tournures classiques ne rendent pas toujours aisée la lecture de cette pièce proche de la commedia dell'arte, les quiproquos et autres équivoques qui la ponctuent réjouissent le lecteur. Molière joue de double-sens salaces et d'ambiguïtés gentiment libidineuses ce qui conserve à sa farce une fraîcheur contemporaine.
“Il est si doux de vivre ! On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps !…” alors (re)lisons Le dépit amoureux.
Rappel : Le théâtre ne s'estime qu'à l'épreuve de la scène. Jugement personnel qui m'interdit souvent de jouir de la lecture d'une pièce. M'y manquent la couleur d'un timbre de voix, la chaleur d'une présence, la vision d'un prophète, le metteur en scène.