Le Journal de... (Vannes) - Édouard Baer

Liberté de ton, Égalité des chances, Fraternité des sentiments : votons tous Baer Président.

Pour chacune des rubriques de son Journal -un terroir, une édition- Édouard Baer rameute une assemblée disparate d'artistes locaux et de vieux copains : poètes ou bardes, danseurs ou magiciens, comédiens ou instrumentistes...

Laissant libre cours à son étourdissante faconde, ce bonisseur au grand cœur feint alors d'improviser un spectacle au contenu unique pendant lequel, entre deux numéros, il interpelle un public complice, soliloque d'abondance, nous comble d'une désopilante scène de théâtre de boulevard, ferraille avec d'extravagants comparses (Mister Pat, le druide borgne ou Tito el Francés, le gitan frappadingue) et réchauffe de son indulgente bienveillance les premiers pas sur scène de ses anonymes talents.

Car la générosité du Loyal Monsieur Baer, on le devine, préserve ses petits protégés de tout échec : le génial hâbleur sait, à l'occasion, se faire discret et il encourage alors, derrière le rideau rouge, de son œil qui frise ou de sa main qui rassure.

La soirée était réussie en tous points et nous avons, entre autres, chaleureusement applaudi une reprise émouvante de Barbara Pravi, un tendre dressage de tourterelles et perruches, une démonstration récréative de majorettes en transition, un hommage taquin à Booba, la sérénade d'un jeune sonneur, une hilarante prière butyrique ("Notre beurre qui est au sel...") ou l'élégante déambulation d'une académie équestre...

Et puis il y a les merveilleux invités surprise d’Édouard ! A Vannes, nous avons eu la chance de profiter d'un moment de grâce avec le chorégraphe et interprète hip-hop Sofiane Chalal, d'évoquer les cabarets Berlinois en compagnie de l'exquis Michel Dussarrat ou de pleurer de rire avec le délirant Arnaud Aymard, mage approximatif et ineffable Robin des Bois.

Des paillettes plein les yeux !

Édouard Baer en conversation avec le seul membre actif de l'improbable Compagnie Androgyno.