Le premier véritable album de Benjamin Biolay est un concept album construit autour de la figure tutélaire de Rose Kennedy, femme et mère de...
A sa suite, Biolay (avec la collaboration de Keren Ann sur quelques titres) nous engage à ouvrir de vieux albums photos, à fouiller les tiroirs des commodes et les malles du grenier : on passe alors d'un souvenir à un autre, au gré de mélodies orchestrées avec un talent hors du commun, voyageant dans la tête d'une dame qui a traversé son siècle (Rose Kennedy est morte à 104 ans!).
Un album secoué de larmes (c'est novembre toute l'année), donc, et dont le pouvoir évocateur reste intact après des centaines d'écoutes : qu'il chante Joseph, l'aîné du clan, filant vers une mort assurée dans son Liberator ou John à Dallas (les images heurtées de Zapruder tournent alors en boucle derrière nos paupières), qu'il y mêle -cut-up sonore- le rire de Marilyn ou l'un des discours du Président, la machine à remonter le temps fonctionne à plein régime.
Entre film et roman, cet album en super-huit est une réussite totale, la mélodie du "malbonheur".
A noter : il reste, bien rangés au fonds de vieux cartons, 6 inédits issus des sessions d'enregistrement de l'album : Les amazones déchues, Mes jours sont plus belles que mes nuits, Les falaises d’Etretat, Simplement, Riens du tout et La grande parade. On se prend à rêver...