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La vie errante

La vie errante

Mes goûts et mes couleurs


Par les champs et par les grèves - Gustave Flaubert et Maxime Du Camp

Publié par Thierry L. sur 1 Novembre 2020, 16:41pm

Catégories : #Lu

"Ainsi se passe une journée de voyage ; il n'en faut pas plus pour la remplir : une rivière, des buissons, une belle tête d'enfant, des tombeaux." (G. Flaubert)

Gustave et Maxime, une cinquantaine d'années à eux deux, partent en 1847 pedibus cum jambis pour trois mois sur les routes de Bretagne. Leur carnet de voyage rédigé avec fougue et malice en alternance (les chapitres impairs pour Flaubert, les pairs pour Du Camp) mêle précis d'histoire et annotations plus personnelles.

La notion même de voyage a beaucoup changé et les centres d'intérêt de nos deux vagabonds narquois s'éloignent des nôtres : plus contemplatifs, ils peuvent méditer de longs moments devant un bosquet ou un éboulis marin et braver pluie et vent sans se plaindre ; leur érudition quant aux sites explorés s'étanche aux sources les plus savantes et ils délaissent la vie qui palpite pour les poussières d'un passé rêvé (ce qu'on pourrait leur reprocher).

Si Maxime, appliqué, opte pour un style efficace, émaillé de clins d'yeux lubriques où se devine le satyre et de portraits-charges acerbes, Gustave chantourne ses phrases, les violente et tente de dire au plus juste ce qu'il a ressenti. Ses curiosités sensuelles sont moins affirmées qui chancèlent entre les chevelures érogènes des jeunes filles et le ventre plat des garçons.

Leur jeunesse, pleine de révoltes et de passions, de dégoûts affirmés et de désirs trémulants irrigue ce texte duel souvent bavard : à la palette romantique avec laquelle ils peignent marines et paysages j'ai de beaucoup préféré le crayon affûté des caricaturistes qui soulignent chaque ridicule et exécutent avec alacrité villes et gens. Ils déchirent à belles dents la Bretagne et ses Bretons avec une morgue citadine qu'ils sont d'ailleurs prompts à reprocher aux autres : comme ils le font avec talent, on le leur pardonne bien volontiers.

Une randonnée un peu longuette avec de superbes points de vue.

Par les champs et par les grèves - Gustave Flaubert et Maxime Du Camp
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