Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La vie errante

La vie errante

Mes goûts et mes couleurs


Zaho de Sagazan en concert

Publié par Thierry L. sur 12 Mars 2024, 22:41pm

Catégories : #Applaudi

"Je ne peux pas croire que tu m'aimes Mais je t'en prie dis-le quand même Dis-le encore, dis-le plus fort"

Caoutchouc et acier. Noirs de suie que déchirent des témoins lumineux. Ambiance industrielle et futuriste. La scène du Zénith serait étrangement austère s'il n'y avait ce plan incliné qui affiche déséquilibre et instabilité... ceux de la jeunesse.

Geisha blonde aux lèvres coquelicot, au regard pers, Zaho de Sagazan (parfaite séduction de l'assonance !), crâne et résolue, foule l'immense plateau avec aisance et nous harponne immédiatement. Défroque à la Beatrix Kiddo, la toute jeune chanteuse s'empare de la scène et de notre volonté avec une désinvolture confondante.

Une messe païenne ! Intimiste et impressionnant, le cérémonial est servi par un quartet d'officiants musiciens. Habillée de draperies de lumières -ombres stroboscopiques, turquoise étouffants, rouges suffocants ou clartés aveuglantes- la juvénile prêtresse célèbre le sacre de son printemps.

Feulement de chatte, ramage de rossignol son chant s'élève et ses sucreries d'adolescente s'amérisent de confessions impudiques.

Elle déplore la vie saccagée (La fontaine de sang), les relations malmenées (Les dormantes), les douleurs d'une chair à l'abandon (Mon corps), les abus ruineux (Aspiration) ou un certain mal de vivre (Tristesse).

Mais surtout elle anatomise l'Amour, celui qu'on convoite (Je rêve ou Mon inconnu), qui blesse (Suffisamment), qui questionne (Dis-moi que tu m'aimes ou Langage) ou celui dont on se dupe (Les garçons). Le public chaloupe quand la demoiselle entonne son hymne œcuménique à notre monde hypersensible (La symphonie des éclairs) : moment suspendu !

Acmé d'un concert tiraillé entre chanson douce et électro violente, le survolté Ne te regarde pas agite près de 8 000 spectateurs en une transe hypnotique. La môme Zaho élonge le morceau frénétiquement jusqu'à l'overdose et chacun de risquer l'épectase.

Les tourments de Françoise Hardy, l'autorité de Catherine Ringer, l'énergie de Nina Hagen, la profondeur de Barbara... Les fées sont nombreuses à s'être penchées sur le berceau du prodige, petite fille à la sincérité et à l'humilité désarmantes. Les reprises que Zaho de Sagazan s'autorise lui ressemblent donc, surprenantes, décalées et respectueuses. Le 99 Luftballons de Nena s'effraie d'un futur incertain, cependant que le Ah que la vie est belle de la divine Brigitte Fontaine se console de notre fragile présent.

Quel magnifique premier rendez-vous !

"Tu m'aimes, alors Alors dis-le sans t'arrêter Dis-le encore, faut répéter Pour que ça rentre"

Merci, merci, merci, Stéphane

Zaho de Sagazan en concert
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents