Affublé d'un titre pompier (le Bienvenue dans l'éternité suédois me semblait plus judicieux), L’Énigme de la stuga ne peut se réduire à un énième locked room mystery. Bien sûr, la cabane dans laquelle a été retrouvé le cadavre de la jeune Bonnie était close de l'intérieur mais Camilla (un prénom qui embaume la plaquebière et l'écrevisse) Grebe ne joue pas les Gaston Leroux scandinaves et préfère étudier de l'intérieur la lente désagrégation d'une famille apparemment idéale.
Alternant les voix de Lykke, la mère de deux jumeaux possiblement meurtriers, et de Manfred, un flic aux arguments péremptoires, brouillant passé et présent, Grebe nous offre un roman d'autant plus réussi qu'elle se refuse à tout psychologisme : les récits factuels de ses deux narrateurs suffisent à rendre passionnante cette descente aux enfers familiale.
Un snaps robuste à s'envoyer cul sec ! Helan går !