Mes goûts et mes couleurs
"(...) La cloche, dans le ciel qu’on voit, Doucement tinte. (...) Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. – Qu’as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,...
"Dans la jeunesse, on cherche à s'aimer, dans l'âge fait, on s'aime en se torturant, dans l'âge mûr, on s'aime, mais l'amour est parti !" La belle Lucrezia, actrice fêtée dans toute l'Italie, s'est retirée du monde aux bords du lac d'Iseo avec ses 4 enfants,...
«Sous l'arbre, les paquets étaient prêts, et les amis m'ont dit : "On part!" J'ai dit : "Ici l'herbe est belle." On m'a répondu : "Oui, mais on part à la guerre!"» Dies illa, dies iræ... Le livre s'ouvre sur une leucorrhée de la montagne, le flux oppressant...
Se remet-on jamais des blessures de l'enfance ? Poussée à la fugue par l'effroi -celui des silences et des aveuglements-, Aline n'a pas revu les siens depuis quatorze ans. A l'occasion d'une fête de famille, elle sonde les fondrières de son enfance, les...
Œuvre de prime jeunesse, corrigée puis remaniée, Anna, soror... évoque la passion incestueuse qui lie un frère et une sœur. Yourcenar, on le sait, est davantage graveur que peintre et son style cristallin voire janséniste, s'il sied à l'époque où elle...
"Il y a un soldat qui me ravage, il a un arc, il a des flèches ; je suis vaincu, je suis percé de flèches ; (...) la blessure est grave. (...) l'Amour a allumé ses torches contre moi." Le roman d'Achille Tatius commence par un marivaudage charmant : Clitophon...
"La mémoire est un choix." Une lettre qui ne sera jamais dépouillée, un secret sous l'enveloppe opaque de la langue, une confession que la poésie caviarde pour rendre tolérable l'intolérable. Ocean Vuong dans ce "roman" autobiographique, bouteille à la...
"A force d'efforts, vous redeviendrez des hommes primitifs, humbles et extasiés, et vous serez abreuvés de joies calmes, sans amertume et sans mensonge. Les seules." (Jean Giono, Il faut aimer, article de L'Intransigeant du 13.09.1932) Comme les délicates...
La mort s'invite dans le salon "élégant et confortable" d'une famille bourgeoise, dans un appartement "où il faisait bon vivre et où on avait l'impression que chaque meuble avait son utilité et son histoire". Qui a assassiné ce paisible retraité de la...
"Il ramasse ses braies ; le velours est encore gonflé d'eau. Il tord sa chemise, puis il se la noue sur le ventre, puis il met ses souliers. Elle le regarde faire. Elle sait ce qui va arriver : c'est tout simple. «Viens, dit Panturle, on va à la maison.»...
"Ne t'y fie pas. C'est pas exactement de la parole maintenant, c'est comme si je saignais. C'est comme d'un mauvais apostume que j'ai crevé du couteau et qui saigne du sang et du pus ; voilà ma parole de ce soir, voilà. C'est du mal qui s'en va." Dans...
"Alors il ne peut plus lever le doigt sans faire couler des ruisseaux de douleur ?" Le vieux Janet, doyen de la petite communauté des Bastides Blanches, va mourir. Entre delirium et incantations fuligineuses, l'antique souche n'en finit pas d'agoniser,...