Un plateau nu, une chaise.
Sur la chaise, un peu la dame assise de Copi, un peu Zouc, une jeune femme nous interpelle.
Dans un long et douloureux monologue d'une heure, logorrhée entre rires et larmes, Émilie évoque son quotidien de folle, entre phases dépressives et phases maniaques, ses internements, ses médicaments...
D'un récit de vie prosaïque, Guillaume Vincent fait œuvre sur le modèle d'un Depardon au cinéma (maître revendiqué) ou d'une Svetlana Alexievitch en littérature.
Émilie Incerti Formentini interprète cette femme enfermée dans sa maladie avec une force impressionnante : elle fait sien chacun de ses mots.
Jusqu'au salut final, elle joue avec le spectateur médusé un jeu ambigu : avons-nous applaudi une comédienne ou la véritable Émilie ?
Dans la lignée du "Psychose 4.48" de Sarah Kane (dans la mise en scène de Claude Régy, avec Isabelle Huppert), en mode mineur, cette femme sous influence mérite les plus chaudes recommandations.
Rendez-vous gare de l'Est - Guillaume Vincent
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