La prochaine fois que tu mordras la poussière - Panayotis Pascot

Publié par Thierry L. sur 14 Octobre 2023, 11:01am

Catégories : #Dévoré

"(...) et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie."

Sous la dégaine juvénile d'un comique que, personnellement, je trouvais un peu fade, se mussait en fait un gamin fracassé, écartelé entre cœur et raison et dont la parole restait réprimée par de nuiteuses angoisses.

Alors, non, il ne s'agit pas ici de l'énième capricieuse logorrhée d'un enfant gâté ! Panayotis Pascot, avec la maladresse de l'urgence et la crudité de la verdeur, s'éviscère et, aruspice fébrile, tente de déchiffrer des souvenirs encore fumants, mélange de passé embrumé et de présent volatile. Cette chronique déplore à la fois la mort annoncée d'un père, une sensualité flottante et embarrassée et une sournoise mélancolie. Elle émeut par ce qu'elle dit de fragilité. Mais aussi par ce qu'elle secrète de messages faussement subliminaux : car sous la brutalité de l'écriture, c'est de l'amour dont il s'agit. Ses "Je t'aime" ne sont pas réservés qu'à l'oreille de son chaton, même s'il tente de nous le faire accroire ! L'écrivain -c'en est un, indéniablement : le style, bien que suret, est affirmé et souvent inspiré-, l'écrivain vaporise ses aveux d'amour filial, charnel ou romantique, tout au long de pages arrachées à sa douleur.

Après des années de stase lacrymale, Panayotis, amant et fils, s'autorise tous les épanchements et la singulière et brutale intelligence de son introspection émeut. Jamais poseur, ce jeune homme attach(i)ant promet beaucoup.

Une jolie rencontre.