Pourquoi cet album plutôt qu'un autre ?
Peut-être parce que sa pochette, le chanteur derrière des persiennes azur, me semblait bien mystérieuse du haut de mes sept ans.
Sans doute parce que mes parents ont usé le 33 tours à force de le faire tourner sur leur tourne-disques, le dimanche matin, le samedi soir.
Surtout parce qu'il contient quelques-unes des plus belles chansons du Grand Charles et ce dès l'ouverture avec son lamento de trompettes qui introduit cet hymne bouleversant aux amours perdues qu'est "Non, je n'ai rien oublié" : "Mourir d'aimer", kaddish offert à la mémoire de Gabrielle Russier, "L'instant présent" et ses rythmiques faussement pop qui camouflent un optimisme désespéré, "Comme des roses", déclaration d'amour d'un cœur qui bat soudain plus vite... et que je ne peux les entendre sans me retrouver plongé dans un bain d'enfance.
Mais je suis bien conscient que retenir une poignée de chansons parmi un bon millier, c'est forcément faire l'impasse sur tant d'autres merveilles : "Sa Jeunesse", "Hier encore", "Désormais", "L'amour c'est comme un jour", "Parce que", "Être", "Une vie d'amour", "Me voilà seul"...