"Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi il n'existe pas de romans policiers en Islande ? (...) En réalité, je crois que vous en êtes responsables. Vous êtes enquêteurs à la Criminelle, Erlendur et vous, au fait, rappelez-moi votre nom.
- Sigurdur Oli.
-Et voilà. Rien que vos noms semblent ridicules dans ce contexte. (...)"
Bienvenue au pays des testicules de mouton, des abats surets et autres merveilles gastronomiques. Dans cette deuxième enquête d'Erlendur (écrite en 1998 et traduite en français en 2019 : j'adore la logique des éditeurs de polars !), malgré le soleil de minuit, les aurores boréales et les fjords translucides, Indriðason nous plonge dans une ambiance glauquissime, tartinée à la suie et au basalte.
Cette histoire tragiquement banale où des gamins sont sacrifiés, contre une dose de came, sur l'autel de Molochs sexuels ou économiques n'a pas perdu de sa pertinence. En 98, le sida, délétère adjuvant, intensifiait encore le désespoir suintant d'un récit au cordeau.
Sobrement fataliste, le Simenon désabusé de l'Islande nous embarque, comme toujours, pour un polar cafardeux dans lequel une fausse piste s'avère providentielle.
Skál !