Dans son précédent opus, Amélie Nothomb auscultait les liens corrompus entre une fille et sa mère. Ici, elle applique son stéthoscope sur la poitrine desséchée d'un père dont le pouls formicant est assourdi par la haine qui engangue son cœur. Claude, marathonien de la vengeance, poursuit un unique objectif : châtier celle qui l'a abandonné à l'aube d'une passion ardente. Négligeant son épouse, la complexée Dominique, abhorrant sa fille, la brillante Épicène, il passera à côté de sa vie...
Laconique, la fable de la dame aux chapeaux se dévore avec gourmandise. Concise, à la limite de la cachexie, son écriture blanche convient à son propos. Multipliant les dialogues dont la banalité recouvre des gouffres de non-dits, elle déroule son électrocardiogramme au rythme peu sinusal jusqu'aux battements ultimes d'une pulsation enfin apaisée.
Efficace (à défaut d'être inoubliable).