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La brièveté est une constante chez Amélie Nothomb. Cela présente un avantage certain quand le roman est médiocre voire mauvais (Pétronille, Le Crime du comte Neville ou Les aérostats) mais se révèle frustrant lorsqu'il est brillant (Frappe-toi le cœur ou Soif). Premier sang fait assurément partie de la deuxième catégorie.
Dans ces trop minces "Archives du Nord" -une spécialité belge ?-, Nothomb investit la mémoire paternelle et rend un touchant hommage à son géniteur bien-aimé. Partant de la légende familiale, Amélie fantasme une jeunesse de conte de fée à son père, tiraillé entre les branches bruxelloises et ardennaises de son arbre généalogique.
Les souvenirs d'enfance -même réactivés par procuration- siéent à l'écrivain qui pétille de malice quand elle évoque la mère éthérée et vaguement dédaigneuse de son père ou les quiproquos cyranesques de ses amours adolescentes. Mais les meilleures pages elle les réserve à la lignée des Nothomb avec sa cohorte d'excentriques, manifestation irréfragable d'un certain atavisme.
Narquoise, cette oraison funèbre d'un diplomate hématophobe nous fouette le sang !