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"Alors, j'ai presque envie de demander à chacun : "Combien d'assassins, combien d'assassins manqués (...), avez-vous connus pendant votre enfance ?" (...) Y a-t-il des périodes de fermentation plus intense ou encore des moments où passent des courants malsains ?"
Du plus loin de l'oubli...
Singulier roman que celui-ci qui conjugue l’ambiguïté d'une époque, l'occupation allemande de la Belgique en 14-18 (étonnamment proche de celle qui viendra en 39-45 avec sa litanie de couvre-feu, marché noir et trafics, exécutions sommaires ou femmes tondues...), à l'équivoque d'un printemps livré aux contingences de sombres expériences.
Précédant Modiano -qui ressasse les mêmes interrogations-, Simenon interroge la fragilité des existences qui dévient et affouille du pied le fumier de sa jeunesse.
Ayant croisé un trio d'assassins de hasard lors de ses années d'adolescence - un lâche suborneur , un flambeur passionnel et un psychopathe poète-, il recompose façon puzzle le parcours de ses si braves garçons, revisite le cabaret liégeois d'une jeunesse perdue et glane quelques lugubres fleurs de ruine. Que n'est-il devenu assassin lui-même ? Que ne s'est-il dévoyé lui aussi dans de désespérantes impasses morales ?
Entre documentaire et confession intime, Les Trois Crimes de mes amis constitue une incursion fascinante dans la psyché simenonienne.
Chien de printemps !