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Un jeune avocat croise sporadiquement le dégingandé Patrick Modiano... Coïncidence ? Cette présence irréelle contamine soudain l'univers du narrateur : son histoire personnelle, elle aussi, semble plonger ses racines dans le terreau nauséabond de la France occupée.
Discrète obole venant s'ajouter au culte d'un écrivain chéri (mais jamais cité dans le roman), Passage de l'Union a le mérite de ne pas chercher à imiter la sobriété brumeuse et poétique de son modèle. Disséminer dans son texte les titres de Modiano* -babiole oulipienne- ; réveiller les fantômes de Dora Bruder, Corinne Luchaire ou Joseph Joanovici ; saupoudrer sa prose d'expressions modianesques** ou arpenter un Paris vert-de-gris familier au lecteur du prix Nobel ne suffisent cependant pas à faire œuvre.
Christophe Jamin s'est amusé -et on le devine sincère et enthousiaste- mais l'exercice d'admiration reste vain. Maladroit, peu subtil, l'opuscule fait long feu.
Des souvenirs (en)dormants.
* 18 occurrences ! ** "pente douce" à deux reprises, par exemple.