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La vie errante

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Mes goûts et mes couleurs


Sérotonine - Michel Houellebecq

Publié par Thierry L. sur 17 Mars 2019, 21:09pm

Catégories : #Dévoré

Avec sa tronche de Droopy édenté ou d'Artaud sous Prozac et son allure de dandy miteux, Michel Houellebecq m'a toujours séduit. Si je ne garde qu'un souvenir brumeux d' "Extension du domaine de la lutte" ou de "Les particules élémentaires" (qui m'ont tout de même valu un fou-rire d'anthologie), j'ai adoré son absence totale de jeu dans "L'enlèvement de Michel Houellebecq", polar rigolard de Guillaume Nicloux aux allures d'un numéro de "Strip-tease" -les documentaires hallucinés de la RTBF-. J'étais donc enthousiaste à l'idée de lire son dernier opus.

Las, ma déception est à la mesure de mon empressement à découvrir Sérotonine, plutôt très favorablement accueilli par ailleurs.

Dans ce drame flasque d'un héros spongieux (alcoolique et neurasthénique, Florent-Claude, duplicata délavé de l'écrivain, trame sa propre disparition volontaire et se sublime au sens chimique du terme à grand coup de pilules anxiolytiques et d'atermoiements veules), l'ennui suinte à chaque page. J'ai bien esquissé quelques piteux rictus de complaisance ça et là mais dans l'ensemble cette lecture fut pénible.

La vacuité du roman aurait pu être transcendée par le style mais Michel Houellebecq semble croire que la virgule tient lieu d'idéal : il en tartine ses longs et blêmes bavardages. Les points de suspension de Céline ont une toute autre gueule !

Énumérer platement des marques, des titres d'émissions de télé ou jouer bêtement de l'épate en décrivant déviances trash et multipliant sarcasmes machistes et homophobes n'aide pas l'auteur à s'élever : c'est une littérature rance et déjà obsolète. Malgré quelques sursauts d'empathie (le suicide poignant d'un agriculteur ou la solitude d'une ancienne maîtresse), son navrant héros se délite dans une pleurnicherie filandreuse et inane.

On pourra me rétorquer que je n'ai pas compris les fulgurances du prophète, que je suis passé à côté de l'absolue modernité de la langue et que la médiocrité de l'ensemble est l'expression de notre civilisation en fin de parcours : je m'en contrefous ! Le monde est rempli de fausses gloires...

Sérotonine = zéro tonus

Merci (tout de même) Béa !

Sérotonine - Michel Houellebecq
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