
Maraîcher, ère : Nom et adjectif. A l'origine, le mot s'applique aux jardiniers cultivant un marais à l'intérieur ou à proximité de l'enceinte d'une ville. Progressivement, il s'est coupé de son étymologie en prenant le sens moderne de "jardinier cultivant des légumes (primeurs) sur une grande échelle pour les vendre". Marais désigne particulièrement un terrain bas situé dans l'enceinte ou à l'entour de Paris et propre à la culture maraîchère, et par extension une région marécageuse. Par métonymie, le mot a servi à nommer un quartier de Paris, aménagé et construit principalement au XVIIe s. sur d'anciens marais (le Marais).
Maravédis : Nom masculin. Emprunté à l'arabe muraībiṭī "qui concerne les Almoravides", nom de la dynastie qui domina le Maroc et l'Espagne de 1040 à 1147. Le mot espagnol maravedi, en souvenir d'une monnaie frappée sous les Almoravides, désignait une petite monnaie de cuivre. Le mot a été repris comme nom de l'ancienne monnaie de billon espagnole. "Pas un maravédis" signifie "pas un sou".
Marquis : Nom masculin. Emprunté comme titre de noblesse italienne, à l'italien marchese "seigneur gouvernant une région comportant plusieurs comtés", d'abord proprement "gouverneur d'une marche", de marca, correspondant de marche (désignant la province frontalière d'un État. Historiquement, il était appliqué au district militaire en marge d'un pays ennemi, ayant à sa tête des margraves ou des marquis). Marquis est devenu un titre seigneurial lié à la possession d'une terre que l'on a appelée marquisat, puis un titre entre duc et comte dans la hiérarchie nobiliaire. Le féminin de marquis, marquise a été pris pour symbole des raffinements et des prétentions nobiliaires.
Maréchal : Nom masculin. Issu du francique marhskalk "domestique chargé de soigner les chevaux", le mot s'est développé en deux sens, d'une part "artisan chargé de ferrer les chevaux et les animaux de trait" et, d'autre part, "officier préposé aux soins des chevaux" d'où "officier". Dès le XIIe s., il passe dans la terminologie de l'armée désignant, par suite de l'importance de la cavalerie, le grand officier général d'armée. Le besoin de distinguer les deux sens a inspiré plus tard la création de maréchal-ferrant.
Marionnette : Nom féminin. Forme diminutive de Marie, marionnette est relevé pour désigner une monnaie à l'effigie de la Vierge et une statue ou une image de la Vierge. Aux XV-XVIe s., le mot désigne aussi un instrument de musique, probablement un rebec et une sorte de danse. Il a pris son sens moderne probablement en relation avec l'usage de petites statues de la Vierge, bien attifées et couvertes de bijoux, dans les processions de l'Assomption, et avec les spectacles de poupées donnés en remplacement des Mystères à cette occasion. De nos jours, le mot, totalement laïcisé, désigne toutes les formes de figurines utilisées en spectacle : marionnettes à fils (techniquement, fantoches), à gaine (pupazzi), à tringles, sur bâtons (ou marottes).
Martingale : Nom féminin. Du provençal martegalo, féminin de martegal "habitant de Martigues", les Martigaux devant à la situation excentrique de leur ville (à l'embouchure de l'étang de Berre) une réputation régionale de naïveté et d'extravagance. Son emploi spécial au jeu de hasard réactiverait le sens étymologique péjoratif, ce coup consistant originellement à doubler la mise que l'on a perdue le coup précédent (ce qui peut sembler absurde). Depuis 1801, martingale s'emploie pour "combinaison plus ou moins scientifique destinée à assurer des gains", rompant avec toute idée d'absurdité ; on commence alors à concevoir une science du hasard.