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La vie errante

La vie errante

Mes goûts et mes couleurs


La reproduction - Arnaud Fleurent-Didier - 2009

Publié par Thierry L. sur 24 Juin 2017, 08:22am

Catégories : #A l'oreille

"J'ai entendu une chanson ce matin à la radio
Au début c'était pas bon

Au début ça sonnait presque faux

Mais juste après le premier refrain
Y a eu ce truc étonnant
Je me souviens plus très bien
Mais j'ai trouvé ça vraiment vraiment..." génial !
 

Sur la pochette (taille XXL), un jeune homme, torse nu et de dos, se tient debout face à une plage à la Martin Parr : sur le sable gris, on distingue des couples enlacés. Ces amoureux renvoient, par leur profusion, l'homme du premier plan à une solitude évidente.

Arnaud Fleurent-Didier, avec ce troisième album, ne parle que de lui : loin d'un nombrilisme arty, il parvient à nous toucher durablement grâce à des textes d'une belle qualité littéraire, des compositions cinématographiques et une voix métallique qui fleure bon la pomme d'Adam proéminente.

Il nous parle de lui, de ses parents, de ses coups de foudre, de ses petites vanités amoureuses, de sa dépression et ces chansons ombilicales touchent à l'universel.

"France Culture", slam déchirant qui ouvre l'album, dresse un impitoyable bilan de l'héritage culturel d'un jeune bourgeois ordinaire. "Mémé" et "Pépé 44" interrogent la mémoire familiale des Français et lèvent de bien troubles lièvres (Pierre Philippe avait prévenu en son temps : "Les caveaux de famille ont de pesants mystères / Qu'il vaut bien mieux parfois laisser dormir en paix / Il faut laisser le droit aux aïeux de se taire / Accepter leur baiser et leur silence épais") tandis que "Si on se dit pas tout", adresse au Père pleine de sanglots retenus, conclut l'album et bouleverse par sa belle sobriété. 

Fleurent-Didier sait chanter léger à l'instar d'un Michel Legrand et "Je vais au cinéma" ou "Imbécile heureux" traduisent à merveille l'évanescence du sentiment amoureux, tandis que "Risotto aux courgettes" ridiculise sans complexe nos petits effets de manches d'apprentis séducteurs.

Ma préférence va définitivement à "Reproductions" sur le pouvoir des rengaines qui enchantent notre vie (le clip hommage à Resnais "Je t'aime, je t'aime" est simplement magnifique) et à "L'origine du monde", chanson sensuelle en odorama, odelette à l'amour la première fois : "ça sentait la crevette, le lait, le vin chaud"

La Reproduction : une pépite dont je ne me lasse pas !

PS : Arnaud Fleurent-Didier a, depuis, sorti deux chansons enthousiasmantes : "Un homme et deux femmes" et "Le reste, tu devines". Pretty clips avec des morceaux de Truffaut, de Lelouch et en guest La Huppert...

 

 

 

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