Le jeune Erlendur (nous sommes à la fin des années 80) mène dans cet opus une double enquête : il cherche d'une part à comprendre comment le corps d'un jeune islandais américanophile, découvert dans les eaux bleues d'un petit lagon, peut à ce point être disloqué et d'autre part comment une jeune fille a pu s'évaporer, quelques vingt-cinq années auparavant, sur le chemin de son école.
Bien entendu c'est moins la résolution de ces deux énigmes que la façon d'y parvenir qui est passionnant chez Indriðason. Erlendur, anachorète et policier, s'imprègne des atmosphères, renifle les individus et, sa tâche terminée, retourne à sa grisaille. Cela pourrait être déprimant (temps et personnages cafardeux) mais l'auteur impose son tempo mélancolique, ses silhouettes ton sur ton et leurs errances embrumées et subjugue le lecteur, acharné à cheminer aux côtés de son Maigret hyperboréen.
Invariablement remarquable. Skál !