Fourbi : Nom masculin. Du participe passé de fourbir (verbe signifiant "nettoyer en frottant (une arme)" et par métaphore "préparer soigneusement (ses armes)" ; puis par extension "préparer soigneusement"). Le nom, d'abord utilisé par Rabelais dans un sens non élucidé, prend le sens de "jeu" puis de "jeu frauduleux" et, en argot militaire, de "trafic malhonnête", "choses volées". Dans l'argot de Saint-Cyr, le mot désigne l'ensemble du matériel et des armes du soldat ; par extension il se dit des affaires de quelqu'un ou d'objets en désordre.
Fourbu, ue : Adjectif qui représente le participe passé de forboire, "boire à l'excès" d'où, par extension, "se fatiguer de trop boire". Il qualifie une personne très fatiguée et s'applique à un cheval atteint d'une inflammation des tissus du pied ("Avec le temps va tout s'en va / Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu..." Léo Ferré)
Foutre : Verbe transitif issu du latin futuere "avoir des rapports (avec une femme)" en parlant d'un homme (du grec phutor, "procréateur" ?). En ce sens resté usuel mais souvent tabou jusqu'à la fin du XIXe s., foutre est vieilli. Le verbe s'emploie aujourd'hui aux sens généraux de faire et mettre. Foutre s'emploie également comme interjection, vieilli aujourd'hui. Le substantif foutre (nom masculin) a gardé sa valeur sexuelle désignant le sperme ou les sécrétions vaginales. Une partie des dérivés de foutre a perdu dans l'usage un lien fort avec la sexualité : foutrement, foutûment, foutaise, foutral ("extraordinaire" dans l'argot des Grandes Écoles), foutriquet, foutoir, fouteur, je-m'en-foutisme...).
Fox-trot : Nom masculin. Emprunté à l'anglais fox-trot (de fox "renard" et to trot "trotter"). Le mot avait désigné en anglais le trot du renard puis une sorte de trot de cheval. Il a été appliqué par plaisanterie à la danse au début du XXe s. en américain.
Fragrance : Nom féminin. Emprunté au latin fragrare "exhaler ou sentir une odeur". Repris au sens d' "odeur agréable", le mot est devenu archaïque. L'adjectif fragrant, ante est également considéré comme archaïque et c'est bien dommage!
Parfum exotique
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Fraise : Nom féminin. Issu du latin fresare "dépouiller de son enveloppe", le mot signifie d'abord "tripes" désignant la membrane plissée enveloppant les intestins de veau, d'agneau. La fraise est également une "collerette tuyautée et plissée" portée au XVIe s. : cette appellation peut s'expliquer par analogie de forme avec les tripes (ce qui supposerait un début d'emploi burlesque ou ironique).
Franc-maçon : Nom et adjectif. Adaptation de l'anglais free mason (de mason "maçon" et free "libre"). Free mason s'est d'abord dit d'un maître maçon expérimenté, qui voyageait à son gré selon les demandes de travail et se faisait reconnaître comme tel par des mots de passe et des signes secrets (les artisans, organisés en corporations, ne travaillaient pas où ils le voulaient). Le mot a ensuite désigné des architectes nommés (accepted masons) comme membres honoraires des corporations d'artisans libres, position socialement recherchée dès le milieu du XVIIe s. L'association, au XVIIIe s., a englobé toutes sortes de personnes (mais les femmes en étaient exclues) et s'est répandue en Europe avec la fondation des confréries ou "loges", en France, à partir de 1730. Les connotations des mots franc-maçon, franc-maçonnerie, franc-maçonnique, ont profondément changé du XVIIIe s., où l'idée de société ésotérique unie pour le progrès de l'humanité est dominante (cf La Flûte enchantée, Mozart), au XIXe s. et au XXe s., époques où le contenu politique, l'idéal pacifiste et cosmopolite, les pratiques de solidarité ont été dénoncées par les adversaires, en général conservateurs ou nationalistes, qui associent souvent dans leur hostilité francs-maçons, juifs et socialistes.
Frangipane : Nom féminin. Adaptation du nom propre Frangipani, nom d'un seigneur romain inventeur du parfum dont on imprégnait les gants à partir du XVIe s. (gants de Frangipani). Le mot désignait un parfum, une liqueur parfumée, aujourd'hui une crème composée d'amandes, de pralines, etc., utilisée en pâtisserie et, par extension, le gâteau garni de cette crème. Frangipane désigne aussi le fruit du frangipanier, arbrisseau exotique dont les fleurs ont un parfum qui rappelle celui de la frangipane.