Bien petites choses que ces so(r)nnettes! Ce court récit ne retient l'intérêt que pour trois raisons :
- Son auteur, Guillard de Servigné (1723-1780) est breton. Avocat rennais (on trouve dans Rennes, une rue du manoir de Servigné), il s'illustra par quelques œuvrettes avant de rentrer définitivement dans le rang.
- Son écriture, à défaut d'être brillante, est plutôt sympathique. Son art du récit, quant à lui, laisse à désirer.
- Son titre : Les sonnettes. L'un des personnages du récit, le Duc D***, libertin devenu impuissant à force de libertinage, a mis au point un procédé pour rallumer sa pauvre chandelle. Toutes les souples literies de son château, par un habile stratagème, sont reliées à un système de sonnettes qui aboutissent à son chevet : ainsi ce mél(érot)omane peut profiter de toutes les rencontres charnelles, et elles sont nombreuses, qu'il fomente entre ses convives en écoutant tinter les délatrices clochettes.
Le grand seigneur libertin, le duc D*** comme... D.S.K., serait inspiré de Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu (1696-1788), neveu du Cardinal, illustrement connu pour ses parties fines et "ses inventions ingénieuses ou cruelles au service de ses plaisirs".